« Les hôtes étrangers sont curieux de la « Les hôtes étrangers sont curieux de la vie à la ferme »
Depuis vingt ans, Michelle et Jean-Michel Gaude accueillent des touristes étrangers dans leurs deux gîtes en centre Bretagne.
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Les deux gîtes pour six personnes de Kerigochen, situés de part et d’autre de la grande longère du XVIIe siècle, ne désemplissent pas. « Nous les louons 45 semaines par an, se réjouit Michelle, et les touristes étrangers représentent presque un quart de notre clientèle, pour des séjours d’une quinzaine de jours en général. » Quand le premier gîte a ouvert en 2000, le couple accueillait surtout des Anglais. Puis, sont arrivés des Suisses, des Italiens, des Espagnols, des Australiens… « Ces dernières années, nous recevons de plus en plus de Belges, poursuit Michelle. Et pour ce mois d’août, une famille d’Anglais succédera à des Autrichiens. » Avec tous, Jean-Michel et Michelle parlent anglais. Ils ont appris à l’école, comme tout le monde, mais ils étaient si passionnés par cette langue qu’ils ont retenu leurs cours. C’est d’ailleurs indispensable pour accueillir correctement leurs hôtes, confirment-ils : « Les personnes étrangères qui viennent chez nous parlent très peu français. Elles ont besoin d’être rassurées et guidées. »
À en croire Michelle, l’aventure des gîtes a commencé un peu par hasard, avec l’arrivée, en 1990, de voisins britanniques. Chris et Jim, de dix ans leurs aînés, étaient tombés amoureux de la Bretagne. Les deux couples deviennent rapidement amis, et Chris leur glisse l’idée de transformer les vieux bâtiments de ferme, en passe de s’écrouler, en gîte de luxe.
Gîtes haut de gamme
« Nous avons eu le déclic grâce à elle », raconte Michelle avec émotion, en repensant à son amie aujourd’hui disparue. Quand les Gîtes de France sont venus visiter, ils ont confirmé que c’était « un superbe projet à réaliser ». De quoi donner des ailes à la jeune famille Gaude pour se lancer dans deux ans de travaux de rénovation. Un premier gîte 4 épis ouvre en 2000, un second en 2003. Malgré les craintes de leur banquier, leurs structures haut de gamme se louent mieux qu’espéré, à raison de 20 à 25 semaines par an. Mais, c’est en 2008, avec la construction d’une piscine intérieure et d’un spa, que les réservations décollent. « Nous avions très peu de concurrence, et la piscine couverte chauffée à 28 °C, utilisable toute l’année, a attiré des familles. » Une large annexe est construite derrière la longère, dont les baies vitrées s’ouvrent sur une terrasse et les champs.
Le cadre de la campagne plaît aux vacanciers. Les enfants raffolent des petits veaux, des deux ânes et de la jument, jouent avec le petit chien. Lorsque Jean-Michel leur propose un tour en quad, ils sont aux anges. Il y a aussi l’étang privé de 4 000 m² pour s’offrir un tour en barque ou lancer les lignes. Chaque hiver, trois chasseurs viennent pour la bécasse. Les activités nature ne manquent pas. Et quand les maîtres des lieux sont sur place pour vous expliquer comment fonctionne une ferme, c’est encore mieux.
Jean-Michel et Jean-Marie, le fils du couple, travaillent sur une centaine d’hectares, avec des ateliers de volailles de chair, un troupeau de limousines. Michelle, retraitée depuis 2018, après avoir été salariée à mi-temps sur l’exploitation, se consacre aux gîtes. « Le monde rural fascine toujours. Les touristes étrangers, plus que les français, s’intéressent à notre vie locale et à nos activités agricoles, raconte Jean-Michel. Pour eux, c’est insolite. »
Le calme et le charme
Les Autrichiens qui occupent en ce moment un gîte expliquent en souriant pourquoi ils sont venus dans « ce trou perdu » : « Pour les vieilles pierres, le calme et la piscine. » Très liants, Michelle et Jean-Michel trouvent dans les rencontres de grandes satisfactions : « C’est une bouffée d’oxygène après le travail. On voyage sans quitter la maison. » Pour qui veut être hôte, il faut « aimer les gens, savoir écouter et rendre service », insiste Michelle, pour qui ces qualités semblent naturelles. Son mari le confirme en lui envoyant un joli compliment : « Quand tu as les locataires au téléphone, on dirait que tu parles à quelqu’un de la famille. » En vingt ans, beaucoup de vacanciers sont devenus leurs amis. Ils reçoivent ce qu’ils ont semé. Sophie Bergot
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